Laurent Pichaud (1971, Nîmes), après une formation auprès de Nicole Canonge, débute son parcours d’interprète et chorégraphe dans les années 1990 alors que la danse contemporaine est traversée par une remise en cause du spectacle et de ses codes. Il participe pleinement de ces réflexions et expérimentations tout en poursuivant parallèlement un cursus universitaire d’histoire de l’art.
Depuis il n’a jamais cessé de mener avec un même intérêt une double activité de chorégraphe et d’interprète.
Chorégraphe, il privilégie les recherches sous le mode des « consignes » et « contraintes », toujours en immédiate relation avec le réel environnant de l’interprète. Ce souci du lieu de présentation est devenu peu à peu une constante centrale dans sa démarche — chaque projet est associé à un contexte spécifique, un lieu en lui-même pouvant suffire à définir le sujet d’une pièce. Qu’il s’agisse de lieux de vie « réelle » ou d’espaces singuliers aménagés, voire d’un théâtre, c’est toujours la globalité de l’espace visuel qui participe de l’écriture. Et le plus souvent on ne saurait en isoler la seule part chorégraphique.
Au-delà des caractéristiques physiques des lieux, ses dernières recherches s’intéressent toujours plus à la position du spectateur, c’est-à-dire à sa part dans le chorégraphique mais aussi à la présence du chorégraphique dans son imaginaire.
Il est à ce jour l’auteur de plus d’une douzaine de pièces, dont parmi les plus récentes mon nom, une place pour monuments aux morts, indivisibilités avec Deborah Hay, La Montagne d’Aubervilliers avec R. Héritier, ]domaines[ nomade (CCN de Montpellier), Jeux Chorégraphiques avec R. Héritier, mon nom des habitants (2014-2018). A ces pièces se rattache de plus une série d’écritures pour musées.
Interprète dans ses propres pièces, il demeure attaché à son parcours auprès d’autres chorégraphes. Il a travaillé de façon privilégiée avec Martine Pisani et plus récemment avec la chorégraphe américaine Deborah Hay, dont il est aussi l’assistant chorégraphe et le traducteur. Enfin ses workshops, qu’ils s’adressent à des danseurs, des étudiants en art ou des amateurs, occupent une place importante dans l’évolution de son rapport à la création artistique. Il est actuellement professeur associé au département danse de l’Université Paris VIII Vincennes-Saint-Denis – St Denis et artiste chercheur associé au Master exerce, spécialité études chorégraphiques – « recherche et représentation » – Université Paul Valéry Montpellier III / ICI — centre chorégraphique national Montpellier - Occitanie (c. scotton).